Une jeune femme licenciée par un patron licencieux, qui monte sa propre agence de recrutement de travailleurs étrangers. Quelques séquences plus loin, une héroïne ambivalente qui oscille entre un rôle de mère courage qui se bat et celui de vendeuse d'esclave qui gagne sa vie sur le dos des plus désespérés. Quand je lis certains synopsis sur le net, je trouve qu'ils sont très softs, stratégie de promotion peut-être. Le film est dur et vous laisse l'estomac crispé, comme presque tous les films de Loach.
Ce qu'il nous montre ici ce sont les pratiques des agences de recrutement de travailleurs candidats à l'immigration en Europe de l'est. Et au Royaume-Uni, pour ceux qui sont déjà arrivés.
Le côté légal de la chose (de l'argent versé par les candidats, personnel en tailleur, enseigne très pro, bien que cela se passe dans une salle de classe) et le côté illégal de la chose (une sombre arrière-cour, des camions qui emmènent des gens travailler à la journée, des salaires impayés).
Les attentes des migrants, travailler. Les attentes des patrons d'usine ("des gens sans papiers, tu les tiens, ils ont peur, alors ils bossent, eux!"), ceux qui ne paient pas, les accidents du travail évoqués en arrière-plan. Et une jeune femme aux repères brouillés persuadée d'aider tout le monde en mettant en relation les uns et les autres.
Là où il réussi un coup de maître* c'est en montrant toute la naïveté et l'ambiguïté du personnage. Elle est elle-même dans une situation difficile et prise dans des enjeux qui la dépassent totalement: le sort des sans-papiers, la difficulté de créer et d'enregistrer officiellement son entreprise quand on part de rien, les règles sur l'emploi des étrangers. Inhumaine parfois, si humaine à d'autres moments. Elle fait ça pour avoir enfin une situation, face au jugement des autres, pour son fils, pour survivre. Et elle s'y perd ou peu s'en faut, en en faisant trop en quelque sorte. Victime du capitalisme sauvage ou condamnable?
Spécial avant-ciné: nous nous sommes précipitées sous le préau, non pas parce qu'il pleuvait... plutôt au Préau, l'estomac dans les talons. Un petit café sympathique aux airs de salle de classe de l'école communale. Le menu sur cahier d'écolier et des salades qui vont du CP au CM2, la carte du relief de la France au mur. Typiquement l'endroit où (ne pas) emmener ses amis profs quand ils sont en vacances, quoi!
Accueillies par un monsieur jovial dont le club de gym a fait faillite, disait son tee-shirt mettant en valeur un embonpoint plus tout à fait naissant. Plat du jour complet, poulet tandoori, aubergines et riz, ma foi très bon. Le tout pour 12,50€, bon marché aussi pour le soir. 18 Boulevard Richard Lenoir, 75011
Ce qu'il nous montre ici ce sont les pratiques des agences de recrutement de travailleurs candidats à l'immigration en Europe de l'est. Et au Royaume-Uni, pour ceux qui sont déjà arrivés.
Le côté légal de la chose (de l'argent versé par les candidats, personnel en tailleur, enseigne très pro, bien que cela se passe dans une salle de classe) et le côté illégal de la chose (une sombre arrière-cour, des camions qui emmènent des gens travailler à la journée, des salaires impayés).
Les attentes des migrants, travailler. Les attentes des patrons d'usine ("des gens sans papiers, tu les tiens, ils ont peur, alors ils bossent, eux!"), ceux qui ne paient pas, les accidents du travail évoqués en arrière-plan. Et une jeune femme aux repères brouillés persuadée d'aider tout le monde en mettant en relation les uns et les autres.
Là où il réussi un coup de maître* c'est en montrant toute la naïveté et l'ambiguïté du personnage. Elle est elle-même dans une situation difficile et prise dans des enjeux qui la dépassent totalement: le sort des sans-papiers, la difficulté de créer et d'enregistrer officiellement son entreprise quand on part de rien, les règles sur l'emploi des étrangers. Inhumaine parfois, si humaine à d'autres moments. Elle fait ça pour avoir enfin une situation, face au jugement des autres, pour son fils, pour survivre. Et elle s'y perd ou peu s'en faut, en en faisant trop en quelque sorte. Victime du capitalisme sauvage ou condamnable?
Spécial avant-ciné: nous nous sommes précipitées sous le préau, non pas parce qu'il pleuvait... plutôt au Préau, l'estomac dans les talons. Un petit café sympathique aux airs de salle de classe de l'école communale. Le menu sur cahier d'écolier et des salades qui vont du CP au CM2, la carte du relief de la France au mur. Typiquement l'endroit où (ne pas) emmener ses amis profs quand ils sont en vacances, quoi!
Accueillies par un monsieur jovial dont le club de gym a fait faillite, disait son tee-shirt mettant en valeur un embonpoint plus tout à fait naissant. Plat du jour complet, poulet tandoori, aubergines et riz, ma foi très bon. Le tout pour 12,50€, bon marché aussi pour le soir. 18 Boulevard Richard Lenoir, 75011
*Sans parler d'avoir déniché UN acteur polonais au physique attachant ;-)
4 commentaires:
Tu as l'air encore plus convaincue que Piero... peut-être que le petit truc qui lui manquait c'est le côté "attrayant" de l'acteur polonais ;)
M.
Si vous allez au Préau, ne manquez pas à une rue d'écart le boutique HOME TROTTER (11 rue Daval)On y trouve dans un cadre magnifique d'invitation au voyage de la vaisselle et des petits meubles à craquer! Et puis La rue du Faubourg St Antoine (avec Maison du Monde, Casa, Habitat, and co) est vraiment extra pour qui cherche à se fabriquer un petit nid bien agréable! Avis aux amateurs
C'est un bon film M., hein ! Mais le polonais est attachant et non attrayant ^_^
Sinon, pour répondre à ta question, la dernière partie est peut-être un peu "too much" à mon goût, et je pense que l'on aurait pu avoir un petit quart d'heure de plus pour étoffer un peu les relations de l'héroïne avec son entourage...
PS : tiusha, excuse moi d'envahir ton espace pour répondre ;-)
@M disons que j'ai peut-être un intérêt tout particulier pour le sujet qui me fait apprécier le film a priori...
il n'empêche que je trouve qu'il y a une progression intéressante de l'héroïne qui passe du statut de victime, à celui de despérée qui tente sa chance, puis à celui d'exploitatrice inhumaine (en repassant par la case victime)
@Piero: les goûts et les couleurs...
@C ça commence à me démanger, à force de passer devant ces magasins "tout pour la maison"!
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