Cela commence par une entrée en matière qui est une véritable épreuve: un long dialogue sonore entre un piano et une demi-douzaine de machines à coudre. Une scène interminable, de longues minutes où les personnages se regardent en chien de faïence et à peine quelques mots épars sont prononcés. On se prend à se demander si l'on est bien au théâtre et ce qu'on est venu faire là.
La salle tousse, s'agite ou s'enfonce dans son fauteuil, manifeste son mécontentement. Une hémorragie qui part du milieu des rangs (il faut être passablement excédé pour faire se lever dix personnes afin de gagner la sortie!). Certes, venir écouter le bruit des machines à coudre pendant vingt minutes un soir de semaine après une journée de travail, on peut comprendre que cela ne soit pas du goût de tout le monde.
La salle tousse, s'agite ou s'enfonce dans son fauteuil, manifeste son mécontentement. Une hémorragie qui part du milieu des rangs (il faut être passablement excédé pour faire se lever dix personnes afin de gagner la sortie!). Certes, venir écouter le bruit des machines à coudre pendant vingt minutes un soir de semaine après une journée de travail, on peut comprendre que cela ne soit pas du goût de tout le monde.
Et pourtant, le décor et les personnages sont posés. Nous sommes dans un atelier de confection textile quelque part en Flandres, un hall plutôt lugubre, entre ouvrières-couturières qui s'affairent et personnages au regard hagard qui les tiennent à l'oeil. Le pianiste donne le tempo.
C'est surprenant, déroutant, facétieux et musicalement ingénieux. Marthaler a composé un tableau à peine animé avec sa bande sonore. L'action est réduite au minimum, les personnages sont perdus, tiennent des rôles absurdes, mystérieux. Le metteur en scène suisse mélange les langues et les musiques, les rares mouvements sur la scène sont étudiés et précis au millimètre. Un beau travail sur le chant de la part des comédiens, une musicalité très réussie qui va jusqu'à jouer sur les sonorités des langues (français, néerlandais, allemand, anglais).
Marthaler fait sa petite cuisine personnelle en nous livrant un spectacle en majeure partie chanté qui entremêle extraits du répertoire lyrique et chansons populaires, parfois même scatologiques. Associations audacieuses. Ceux qui ont horreur du burlesque, s'abstenir.
Au final on ne peut s'empêcher de trouver l'ensemble finement orchestré, minutieusement composé, d'apprécier l'ingénuité de la chose. Même si on a trouvé certains passages longs et gris et on se dit que Marthaler abuse un peu de nous imposer cela... Disons qu'il vaut mieux y aller bien disposé et pas fatigué pour pouvoir apprécier. Il y a sans aucun doute quelque chose de génial dans l'art de Marthaler. Je n'ai vu pas tant de ses spectacles, mais je me souviens très bien d'un Faust qui reste l'un de mes souvenirs de théâtre les plus marquants.
Voir aussi une critique assez juste je trouve dans Le Monde du 29/11/07.
Au théâtre de l'Odéon jusqu'au 4 décembre. De 7,50 à 30€ la place (soit dit en passant il y a de très bonnes places à 7,50€ dans les baignoires les plus proches de la scène, sur le côté mais c'est sympathique de voir de près le visage des acteurs)
C'est surprenant, déroutant, facétieux et musicalement ingénieux. Marthaler a composé un tableau à peine animé avec sa bande sonore. L'action est réduite au minimum, les personnages sont perdus, tiennent des rôles absurdes, mystérieux. Le metteur en scène suisse mélange les langues et les musiques, les rares mouvements sur la scène sont étudiés et précis au millimètre. Un beau travail sur le chant de la part des comédiens, une musicalité très réussie qui va jusqu'à jouer sur les sonorités des langues (français, néerlandais, allemand, anglais).
Marthaler fait sa petite cuisine personnelle en nous livrant un spectacle en majeure partie chanté qui entremêle extraits du répertoire lyrique et chansons populaires, parfois même scatologiques. Associations audacieuses. Ceux qui ont horreur du burlesque, s'abstenir.
Au final on ne peut s'empêcher de trouver l'ensemble finement orchestré, minutieusement composé, d'apprécier l'ingénuité de la chose. Même si on a trouvé certains passages longs et gris et on se dit que Marthaler abuse un peu de nous imposer cela... Disons qu'il vaut mieux y aller bien disposé et pas fatigué pour pouvoir apprécier. Il y a sans aucun doute quelque chose de génial dans l'art de Marthaler. Je n'ai vu pas tant de ses spectacles, mais je me souviens très bien d'un Faust qui reste l'un de mes souvenirs de théâtre les plus marquants.
Voir aussi une critique assez juste je trouve dans Le Monde du 29/11/07.
Au théâtre de l'Odéon jusqu'au 4 décembre. De 7,50 à 30€ la place (soit dit en passant il y a de très bonnes places à 7,50€ dans les baignoires les plus proches de la scène, sur le côté mais c'est sympathique de voir de près le visage des acteurs)
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