mercredi 9 avril 2008

Saul Leiter à la fondation HCB



J'ai bien cru que je n'y arriverais jamais, à cette exposition photo: elle finit le 13 avril (dépêchez-vous!), j'ai pédalé dans le froid pour y aller à vélo depuis Nation sur des grands boulevards où les voies bus, vélo et voitures s'emmêlent sans cesse, et quand je suis enfin arrivée (après avoir bêtement suivi un panneau pour la fondation Cartier, l'autre...) il y avait une jolie file devant l'entrée! Le mercredi, la fondation Cartier-Bresson ouvre jusqu'à 20h30 et c'est gratuit après 18h30, ceci explique cela...

Pas de chance, on nous annonce qu'il y a une conférence dans l'une des deux salles donc on ne peut pas voir les photos noir et blanc. Dommage. Pourquoi ne pas programmer les conférences pendant les jours de la semaine où ils ferment les portes à 18h30? Enfin, comme c'était gratuit, peu importe, rien que pour une salle ça valait le coup.

Et c'est peu dire que je ne regrette ni d'avoir traversé Paris en vélo, aller-retour et les pieds gelés, ni d'avoir patienté quelque peu. C'est la première rétrospective de Saul Leiter en France. Un photographe américain né entre les deux guerres dont je connaissais le nom mais pas les photos. Il a fait beaucoup de photos de mode (pour vivre), mais cette exposition est bien sûr consacrée à son travail artistique: des photos de New York des années 50 et 60 pour la série en couleur, principalement des scènes de rue. Je ne peux rien dire sur les tirages noir et blanc puisque je ne les ai pas vus.

Des photos à l'esthétique incomparable, composées minutieusement, étudiées, réfléchies. Des personnages voilés, des scènes partiellement masquées par un pan de mur monochrome, des surface translucides, des textures palpables, des gouttes de pluie sur le verre qu'on aurait envie de toucher du doigt... Il joue très adroitement sur les reflets, dont il fait une utilisation très calculée, juste assez de flou pour donner un petit côté énigmatique à l'image, juste assez de contours pour qu'on comprenne rapidement de quoi il s'agit.

C'est pur, c'est beau, poétique, évocateur. On comprend que l'objectif est souvent masqué, par une vitre, un reflet, un pan de tissu. Quand il ne l'est pas, ce sont les personnages qui sont de dos ou le premier plan décentré. La personnalité du photographe qui ressort, peut-être.


Enhardie par la gratuité à l'entrée et sous le charme j'étais prête à acheter le catalogue (bilan de l'opération: -24 euros...), mais malheureusement, il n'en restait plus: il va falloir patienter jusqu'à la réimpression.

Si vous voulez en savoir plus, il y a un bel article ici et un autre là.

Photos © Saul Leiter

> Saul Leiter à la Fondation Henri Cartier-Bresson, 2 impasse Lebouis, 75014 (métro Gaîté). Jusqu'au 13 avril 2008.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Dis donc, il fallait vraiment que tu aies envie d'y aller à cette expo...

Ca avait l'air chouette :)

Anonyme a dit…

Jusqu'au 13 avril c'est pas large... mais merci de l'info. :)

M.

Anonyme a dit…

Cela fait pas mal de temps que je me dis que j'irai bien mais je n'avais pas cette date butoir en tête :(

Une Russe à Paris a dit…

Ah, tu as pu y aller, bravo! En plus en vélo... :-)
C'est vrai qu'ils sont un peu gonflés de fermer toute une salle comme ça!

merci pour le lien :-)

Anonyme a dit…

Tiens, je vais y emmener ma frangine ce weekend.
Merci pour l'info Tiusha :-)