dimanche 6 avril 2008

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Il est bien portant et vit à plein poumons, on lui annonce qu’il est malade.

Gravement malade, potentiellement, même s’il est en pleine forme, là, maintenant.
De la zizanie dans les cellules. En sursis.

Il est toujours aussi bien portant physiquement mais de plus en plus malade dans la tête. Comment se convaincre qu’on est en pleine forme et continuer à vivre comme avant quand on vous a annoncé ce qui précède.

On le met sur un lit d’hôpital, on l’endort pour lui enlever le crabe qu’il a dans la poitrine.

Il se réveille malade au long cours, des fils et des tubes attachés aux mains et aux quatre coins du thorax. On lui demande comme il se sent, il répond la bouche pâteuse et un peu groggy qu’il n’a pas mal, enfin pas trop. De la glace, vous reprendrez bien un peu de glace.

Une semaine coincé sur un lit d’hôpital. Après il faudra réapprendre à vivre sans y penser. C’est déjà ça, c’est tant de choses. Pas grand-chose, un mois de convalescence pour un crabe en moins dans la poitrine. Il marchera, il travaillera, il voudra à nouveau voyager. Mais il sait.

Une fois remis sur pied on lui proposera peut-être un traitement qui le rendra malade. Pour mieux le soigner. Lui dira-t-on en s’abritant derrière une blouse blanche.

La frontière entre le monde des gens sans soucis et celui des gens en sursis est si perméable.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Ça peut sembler bien peu de choses, voire de l'acharnement, mais le fait que ce cancer ait été diagnostiqué tôt fait aussi qu'il pourra continuer à vivre. Alors c'est vrai, on n'en guérit jamais complètement, on est en rémission, mais au moins on est vivant.

Pour avoir côtoyé d'un peu trop près cette maladie dans mon entourage, je sais aussi bien la violence et la douleur que certaines paroles (ou certains silences) des soignants peuvent engendrer, mais ils font vraiment leur possible, et les résultats sont déjà de grands progrès sur ce qui se faisait il y a encore quelques temps.

Bon courage, à lui, et à vous.

M.

tiusha a dit…

merci M.

ce sont des choses qu'on sait mais qu'il fait toujours bon rappeler.

Anonyme a dit…

Les frontières sont si infimes, comme tu le dis.... et c'est le genre de choses qui nous fait nous rappeler que nos soucis sont bien légers et superficiels...

Beaucoup de courage à lui et à vous qui l'entourez...

Anonyme a dit…

Saleté que ce crabe...

Tout comme M., j'ai dans mon entourage trop souvent côtoyé cette maladie, et je la côtoie en ce moment. Il faut beaucoup d'amour et d'humour pour supporter tout ça.

Courage...

Anonyme a dit…

Peut-être qu'il vaut mieux ne pas savoir après(ou plutot "avant") tout...
Je t'envoie des bises Tiusha.