mardi 11 mars 2008

Mes nuits avec Salvo et Guido

Mais non ce n'est pas ce que vous croyez...

Je suis une lectrice un peu boulimique en ce moment: il y a des semaines ou je ne lis rien et d'autres où je m'enfile deux ou trois bouquins. J'avais envie de reprendre mes polars favoris, acquis au détour d'une foire du livre il y a peu. Le premier m'a menée jusqu'au beau milieu de la nuit et puis j'ai eu envie d'en dévorer un autre immédiatement, attaqué dans le train deux jours plus tard. Je suppose que je me laisse facilement prendre au jeu du suspense... Je me suis remise à lire en italien, et du coup j'ai les mots qui chantent dans la tête.

Jusque là, j'étais surtout une inconditionnelle du Commissaire Montalbano (Salvo), le personnage fétiche d'Andrea Camilleri. Ses romans se passent toujours en Sicile, dans une bourgade imaginaire où le commissaire va démêler ingénieusement des histoires originales faisant intervenir, tour à tour, des trafics en tout genre, des meurtres, des disparitions, parfois liées aux activités clandestines de la mafia.

Camilleri, qui est lui-même sicilien, écrit d'ailleurs dans un mélange d'italien et de sicilien en rendant un bel hommage à sa terre. Ses livres nous plongent dans une atmosphère méridionale évocatrice, on perçoit les saveurs, les couleurs, les odeurs et les accents de la Sicile, ce qui en fait tout le charme. Bref, ces histoires me rappellent un agréable voyage à la découverte de l'île, et j'entends parler sicilien quand je les lis. Les personnages et les intrigues sont bien construits. Franc succès en Italie: la RAI a même diffusé une adaptation télévisée des aventures de Montalbano, interprété avec brio par Luca Zingaretti (dont j'ai été, pour un temps, une spectatrice assidue). C'est dépaysant, prenant, plaisant... et ça détend.


Toujours chez le même petit éditeur (Sellerio, j'adore: joli papier fin, tous petits, à emmener partout!), j'en ai découvert une nouvelle série: les romans de Gianrico Carofiglio, à mi-chemin entre le roman policier et la chronique judiciaire. Il faut dire que l'auteur est à la fois écrivain et juge de profession...

L'action se situe cette fois à Bari, en Calabre. Les histoires mettent en scène un avocat, Guido Guerrieri, qui a une fâcheuse tendance à hériter des cas désespérés en procédure d'appel, ce qui l'amène souvent à effectuer des contre-enquêtes plus ou moins officieuses. Comme dans les romans de Camilleri, on est immergé dans une atmosphère bien définie, avec son jeu de relation sociales, ses lieux clos (le tribunal, la prison, le cabinet d'avocat). On y suit les discussions avec le client, les doutes de l'avocat, son enquête parallèle, l'élaboration minutieuse d'une stratégie de défense pour le procès. Le roman s'achève sur ce moment-là avec une brillante plaidoirie destinée à convaincre la Cour de l'innocence du prévenu. Là encore, c'est dépaysant, intriguant, les personnages sont attachants.

Je les lis en italien mais j'ai vu qu'un certain nombre de ces livres ont été traduits en français, aussi bien ceux de Camilleri (le dernier en date: La lune de papier, Fleuve Noir 2008) que ceux de Carofiglio (Temoin involontaire, Rivages/Noir 2007). A essayer, si vous ne connaissez pas!

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Les Montalbano, je les ai depuis quelques temps dans ma liste "à essayer". L'autre, je ne connais pas !

Anonyme a dit…

du temps où j'avais la chaine 13ème rue, je regardais la série ! Et même si le doublage était mauvais, je n'en loupais pas une miettes ;-)

Anonyme a dit…

miette sans S bien sur !

Anonyme a dit…

AH, je note pour de prochaines lectures ;-)

Je ne suis pas une grande fan de polars, mais j'ai des cycles où je ne lis que ça : j'en dévore environ 5 avant de ne plus en lire pendant quelques mois voire quelques années ^_^

Anonyme a dit…

les polars ca me fiche tjs la trouille... va savoir pourquoi ^_^

Anonyme a dit…

Je ne suis pas non plus très "polars", mais je note qu'il te faut deux hommes pour te satisfaire et que tu t'enfiles deux ou trois... bouquins d'un coup ! ;)

M.

tiusha a dit…

ah ben voilà, il y a d'autres fans! et une autre boulimique occasionnelle dans le lot ;-)

Madi, je pense que la traduction n'est pas facile, surtout pour rendre l'idée d'une langue mêlée de dialecte (en français je me demande où on peut aller chercher un équivalent!).

@ 4. ça te donne la frousse que quelqu'un vienne te voler tes amys pendant la nuit?! peut-être que c'est guéri ;-)

@ M. tu interprètes, tu extrapoles un peu vite, hein... (et pis t'as mal lu: pas la même nuit, m'enfin!)

JB a dit…

Camilleri est relativement connu en France. La plupart de ses polars ont été publiés en poche, chez Pocket. Mais est-ce que la traduction est bonne ?

tiusha a dit…

bienvenue ici JV

bah une traduction il faudrait déjà que j'en lise une pour avoir un avis!