lundi 24 mars 2008

Brick Lane, Banglatown, London UK

Au commencement était un roman qui nous plonge dans les quartiers bengalis de Londres, un monde à part, baigné des odeurs de la cuisine traditionnelle et de ces accents si particuliers. Un monde de council flats (les HLM d'outre-Manche) tout gris, ciel de pluie ou pas, auquel seuls les tissus des saris apportent un peu de couleur. Un "bienvenue à banglatown" orne l'entrée du quartier dont les rues ont été rebaptisées en langue locale, comme en témoigne une signalisation que vous et moi ne saurions déchiffrer. Au Royaume-Uni, à sa sortie, la critique saluait Brick Lane de Monica Ali comme un premier roman exceptionnel (voir par exemple l'article du Guardian).

C'est une histoire d'émigration centrée sur la vie d'une femme qui a quitté son village et le Bengladesh à 17 ans pour aller épouser un compatriote plus âgé installé à Londres depuis ses études, et qui y travaille comme petit fonctionnaire (mariage arrangé evidemment). On suit sa découverte d'un pays, d'une ville, d'une vie dont elle ne connaissait rien, pas même la langue. Au-delà du couple, le livre nous plonge progressivement dans le tissu social et le quotidien du quartier bengali, avec ses réseaux, ses combines et ses contraintes. A travers le regard tantôt émerveillé, tantôt interloqué et perplexe de l'héroïne.

Une atmosphère qui n'est pas sans rappeler celle de White Teeth, de Zadie Smith, un autre succès de librairie britannique qui raconte la vie dans les quartiers ethniques, et avec lequel le livre de M. Ali a été souvent comparé. Personnellement, j'ai beaucoup aimé les deux romans.

J'avais reçu le premier d'une amie en guise de cadeau de départ, à l'issue d'une année à Londres, et j'ai acheté le second quand j'y suis retournée quelques années plus tard. Quelques mois où je vivais à proximité immédiate de la fameuse Brick Lane, passée entre temps du statut de rue presque mal famée à celui de repaire arty, bobo et, toujours, touristique (c'est là qu'il faut aller pour manger indien!). Si j'avais les livres sous la main, j'en parlerais volontiers un peu plus en détail, mais ils sont rangés sur une étagère à des centaines de kilomètres... pas très pratique.

Le film adapté de Brick Lane vient de sortir et d'autres ont aimé. Dilemme: y aller ou pas, au risque de briser les images que je m'étais construites en lisant le roman?

Je crois que je vais y aller. La bande annonce m'a l'air assez crédible, elle correspond à mes souvenirs du roman qu'elle ne trahit pas trop, à première vue. Et puis j'aime bien retrouver des lieux et des atmosphères que j'ai connu au quotidien à l'occasion d'un film. Je vous dirais si je ressors convaincue ou déçue!





Brick Lane de Monica Ali est paru en français sous le titre Sept mers et treize rivières (Belfond, 2004 puis poche 10/18, 2006) Critique Evene ici








White Teeth
de Zadie Smith est paru sous le titre Sourires de loup (Gallimard, 2001 puis folio, 2003). C'est un pavé, moins monochrome, plutôt une évocation du multiculturalisme à l'anglaise. Des personnages issus d'univers différents (une famille bengali, une autre juive, une autre jamaïcaine...) s'y côtoient et leurs destins s'entremêlent à la faveur d'une solide amitié entre deux hommes scellée dans les combats de la seconde guerre mondiale. Le genre de roman qui foisonne de petites histoires entremêlées, parfois un peu difficile à lire mais fascinant. Résumé (en anglais) ici

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Même si le film ne te plait pas, je pense que revoir des images connues te ravira...

Entre les critiques du film que j'ai lues, et ce que tu nous dis du roman, j'ai bien envie de le lire, tiens...

Anonyme a dit…

Pour moi qui ne connais ni l'Inde ni le Bangladesh c'était chouette d'avoir les images et la bande son, mais toi tu prends des risques... tu nous diras ;)

M.