jeudi 20 mars 2008

Le (business du) tremplin rock

Hier soir je suis allée à une soirée tremplin rock emergenza qui se tenait dans une boîte pas loin de chez moi. Pas le genre de chose où je traîne régulièrement mes guêtres, mais mon cousin et son petit groupe de lycéens étaient tout fiers de jouer en public. Comme je ne les avais jamais entendus j'étais assez curieuse et les manifestations de soutien étant bienvenues, j'y suis allée volontiers, même au prix d'un billet. En espérant quand même que l'équation sono approximative + groupes qui en sont à leurs débuts balbutiants + premier round ne ferait pas trop mal aux oreilles!

Le principe: 6 ou 7 groupes amateurs et illustres inconnus se succèdent pour des concerts de 25 minutes environ. Le public vote à main levée et les trois groupes qui comptabilisent le plus de voix sont qualifiés pour le round suivant (je me demande si les votes sont véritablement comptabilisés, mais passons!). Au programme, rock, ska, reggae, des gens qui chantent en anglais ou en français, et - aië - un groupe de métal avec des rugissements de lion enragé. Des ados qui se la jouent grand rocker mais aussi quelques bons musiciens.

Côté public, en première partie de soirée surtout, invasion de copains de lycée, petit frère et parents bienveillants se demandant ce qu'ils faisaient là étaient évidemment sureprésentés... Gros déficit de la tranche 25-40 ans dans le public. Bon, il fallait s'y attendre. Il y a un côté "nouvelle star", le jury et la télé en moins! Les groupes programmés en fin de soirée sont plus âgés et plus expérimentés, cela dit.

Au final ce qu'on peut trouver choquant quand même c'est le côté business de la chose: tout le monde peut jouer, à condition de s'inscrire et de payer les frais d'inscription. Pour passer au tour suivant, il faut ramener beaucoup de supporters (puisque c'est le public qui vote), c'est-à-dire vendre autant de billets à 8 euros pièce, ou 15 euros (carrément!) à la caisse du soir. Joli moyen de rentabiliser la salle les mercredi et jeudi pour la boîte qui héberge la soirée. Les tarifs au bar sont à peine inférieurs à ceux des soirées de fin de semaine.

D'un autre côté c'est chouette pour un petit groupe de jeunes de pouvoir jouer sur une scène, avec une vraie sono et des lumières, même basiques, en public, de côtoyer d'autres groupes plus ou moins expérimentés. Sachant qu'il n'est pas jamais facile de trouver un endroit pour jouer devant un public attentif, avec un minimum de moyens techniques, même quand la qualité musicale le justifie. Et que tout cela a toujours un coût.

Voilà, mes chouchous n'ont pas été qualifiés mais ils se débrouillent pas mal et j'ai découvert qu'ils faisaient des chansons assez sympa! Ils se sont fait plaisir, c'est l'essentiel, et ont épaté les copines par la même occasion ;-) De manière assez amusante, tout ça m'a rappelé les péripéties du groupe dans lequel un de mes premiers copains était bassiste, plus de dix ans en arrière...

4 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est compliqué... certains bons groupes sont sortis de ces tremplins, et emergenza n'est pas le pire ! Mais en effet, ça ne se fait pas "gratuitement"... Disons que c'est quand même une solution pour un groupe doué et sans moyens, en espérant que le public ne sera pas trop con ;)

M.

Anonyme a dit…

hum s'ils venaient à passer en prime time tu me le dis hein Tiusha ?? ^_^

tiusha a dit…

j'y manquerait pas 4. ;-)

oui M. à un stade plus avancé je veux bien croire qu'on peut découvrir de bons groupes dans ces tremplins...

Anonyme a dit…

Le tremplin Emergenza est une grosse arnaque, à fuir d'urgence pour les jeunes groupes ayant un minimum de talent et de dignité