lundi 31 décembre 2007

Millésime 2007

Pour diverses raisons, j’ai l’habitude d’associer le moment du bilan de l’année écoulée à la période estivale, et de voir défiler l’année d’octobre à septembre, plutôt que de janvier à décembre. Mais puisque c’est dans l’air du temps…

Comment je me rappellerai 2007?

Pour le coup, elle avait plutôt mal commencé puisque j’étais malade pour le réveillon après m’être enfermée en dehors de chez moi par mégarde l’un des derniers jours de décembre 2006 (le classique de la porte claquée avec les clés à l’intérieur, je vous déconseille fortement les jours où tout le monde est en vadrouille!). Mais je m’étais rattrapée très vite par un grand bol d’air à la montagne à dévaler les pentes grisée par la vitesse, séjour somme toute assez exotique, tant pour l’endroit que pour la compagnie.

Il y a eu deux années 2007 en fait, puisqu'à l’automne j’ai changé de pays, de ville, d’appartement, en partie d'activité, d’employeur, d’entourage, d’environnement linguistique et culturel au quotidien, bref de vie, dans une large mesure.

Donc 2007 aura été l’année du changement, à la fois celle des derniers mois à l’étranger, ensoleillés pour la plupart, et des premiers mois et à Paris, avec toute la série de chamboulements heureux et moins heureux que cela comporte. Nous sommes des monstres d’habitude et rompre avec celles-ci a toujours un petit goût d’insécurité. A la fois grisant et un tantinet angoissant, mais ouvrant pas mal d'opportunités.

Une année intense en travail, trop par certains côtés, pas assez par d’autres, avec quelques résultats.
Une année assez pantouflarde en un sens, où je me suis appliquée à rester en place autant que possible, plus qu’à voyager (tout le contraire de mes habitudes... en tout cas jusqu’au déménagement)
Une aventure théâtrale et une autre photographique qui m'ont fait faire des choses dont je ne me soupçonnais pas capable.
De belles histoires d’amitié nouvelles, retrouvées, creusées.
Une vie personnelle un peu en sommeil qui se réveille et commence à me titiller.

Pour 2008 pas de grande résolution publique, si ce n’est achever ce que j’espérais un temps parvenir à boucler en 2007, mais que je traînerais encore pour quelques mois en 2008… un projet sur lequel je travaille depuis un peu plus de 4 ans.

Et puis, trouver les lieux et les personnes pour continuer les choses que je prends plaisir à faire en dépit du changement de cadre, garder et revoir les amis qui habitent ailleurs, peupler ma vie parisienne de nouvelles têtes autant que possible.

dimanche 30 décembre 2007

Soit dit en passant...

Contente d'être de retour à Paris (bientôt j'arriverai peut-être à dire chez moi?) et d'avoir un peu de temps pour moi!

Noël et les grand-messes de retrouvailles familiales et gastronomiques associées c'est bien sympa, mais au fil des repas, des jours et des années ça pèse pas mal sur l'estomac et un peu sur les nerfs (festival de justifications en tout genre et de conversations un peu vides pour ne froisser personne...). Que les miens et ceux qui n'ont pas forcément la chance d'être bien entourés pour les fêtes me pardonnent ces mots...

La graine et le mulet (A. Kechiche)

Une saga familiale originale, colorée et dynamique, un peu longue (2h30) mais très plaisante! Des personnages attachants, des regards qui pétillent, bref un film sincère et vrai qui nous immerge dans le quotidien d'une tribu comme on en voit peu à l'écran.

Gros plan sur une grande famille recomposée. Le film se passe à Sète, ville portuaire et multiculturelle ouverte sur l'Afrique du nord par les routes maritimes qui l'y relie, sur fond de déclin de la pêche au thon et des chantiers navaux. C'est une fiction qui prend des allures de reportage tant elle est filmée de manière réaliste, caméra à l'épaule.

Slimane, père sexagénaire de douze grands enfants, employé des chantiers, se retrouve au chômage et décide de faire un pied de nez au destin en se lançant dans un projet un peu fou: restaurer une épave et y monter sa boutique. Un restaurant dont la spécialité serait le couscous au poisson (la graine et le mulet), ce qui tranche franchement avec les traditions culinaires sétoises et que tout le monde ne voit pas d'un bon oeil trôner au milieu du quai, évidemment. Une entreprise familiale qui repose sur les talents culinaires de son ex-femme et l'aide des enfants. Scènes de rire et de pleurs de la vie familiale dans les maisons des uns et des autres, entrecoupées du parcours semé d'embûches du porteur de projet. Une jolie manière d'explorer la dialectique immigration-intégration et l'acceptation des communautés maghrébines dans une petite ville du sud, sans en faire pour autant le premier sujet du film. On est si bien plongé dans le film qu'on intègre quasiment le stress de Slimane le jour de la grande ouverture.

Ce que j'ai aimé particulièrement, et c'est un aspect original du film je trouve, c'est la force des personnages féminins. Les filles sont des battantes incroyables et les vrais piliers de la famille, côté original comme côté recomposé. Ce sont les véritables meneuses de l'histoire et des chaumières. Elles sont dures, belles mais solides, elles en imposent. L'une des filles de Slimane raconte comment elle ne s'est pas laissée faire et a organisé la grève des ouvrières à la conserverie le jour où des licenciements étaient annoncés. Elle gère les crises et les écarts de son frère. Rym (actrice-révélation du film), la fille de sa compagne le pousse à aller de l'avant et l'aide dans ses démarches à la banque, à la mairie, sans se démonter devant les réponses négatives ou évasives. Les hommes de la seconde génération à côté, sont des suiveurs: l'un est mauvais père et trompe sa femme éhontément; l'autre est un jeunot timide qui oublie une partie des ingrédients du couscous lors de la soirée d'ouverture. Seul le père se bat en fin de compte, au nom de tous et de la volonté de laisser quelque chose aux enfants. Les deux fils mettent l'entreprise en péril, elle est finalement sauvée par les filles.

J'ai regardé ma montre à deux moments. Deux séquences en particulier méritaient peut-être d'être abrégées, même si probablement on y perdrait en intensité des émotions qu'elles suscitent: celle de l'épouse trahie qui crie sa colère et la grande scène finale (où on attend le couscous aussi impatiemment que les invités, faim ou pas!). Raccourci d'un quart d'heure en coupant aux bons endroits le film serait parfait.

On pourra objecter que les visages pâles de l'élite locale sont un peu caricaturés (ou pas tant que cela?), mais pour une fois que ce ne sont pas les personnages beurs ou métis qui le sont, la manoeuvre est parfaitement acceptable...

A voir!

lundi 17 décembre 2007

Escapade

Paris retour simple fait une petite pause pour cause de mouvements de fin d'année. Non non, je n'ai pas dit mouvement social, pas de grève en vue!

J'ai simplement repris pour une petite semaine mes anciens quartiers italiens. Comment dire, comment décrire cette drôle d'impression de "retour à la maison" qui fait du bien de temps en temps, les retrouvailles avec un univers plus familier que celui où j'évolue désormais la majeure partie du temps, à Paris... De quoi s'embrouiller en essayant de définir le point de départ et la destination, vers où le voyage aller, depuis où le retour?

Un petit aperçu du parcours obligé... Le sourire aux lèvres à la sortie de l'avion: il fait froid, mais toujours cette lumière à la chaleur incomparable. Le capuccino au bar-café du coin, dans une bonne odeur de café fraîchement moulu et de liquide noir qui coule dans les tasses. La mousse de lait compacte et légère à souhait, tasse dans une main, brioche dans l'autre, accoudée au comptoir, per forza, en papotant de la pluie et du beau temps avec le barman. L'addition qui se règle avec une seule petite pièce... Le bonjour aux vendeurs du marché du quartier, qui me reconnaissent, tout sourire eux aussi.

Brunch dominical organisé en toute spontanéité en fin de soirée du samedi, chez des amis où j'en retrouve d'autres avec plaisir. Vue sur les toits (pas gris du tout) de la ville-musée, parée de lumières. Dessert de glace ricotta-figues au goût d'été. Quelques petits achats pour se faire égoïstement plaisir: une jolie paire de gants après plusieurs essayages dans une échoppe qui en vend de toutes les couleurs, de toutes les tailles imaginables, des dizaines de modèles différents. Un petit tour à la campagne pour voir les oliviers dans la lumière rose de l'après-midi. Flocons de neige inattendus, mais éphémères. Une vraie pizza napolitaine à la mozzarella di buffala, mmmm. Reste à mettre la main sur l'inévitable panetone!

Voilà, pour l'instant, je suis surtout dans le retour aux sources propre à la période de Noël, sur fond de travail à finir (c'est beaucoup moins les vacances que ça en a l'air!)

La suite de mes aventures parisiennes au prochain numéro...

dimanche 9 décembre 2007

Ratages du samedi et soleil du lundi

La période n'est pas très propice aux divertissements et aux sorties culturelles, même si d'ordinaire je parviens toujours à ménager un peu de temps pour les jolies choses de la vie dans les circonstances les plus adverses, là ça devient limite... Entre les bouclages de fin d'année en tout genre, les courses de Noël et le programme de la semaine prochaine, c'est un peu la période des vaches maigres. Et je ne parle même pas de la pluie battante de nature à décourager bien vite qui a envie de mettre le nez dehors.

Hier j'ai quand même eu le plaisir de retrouver un couple d'amis, dont un copain d'études perdu de vue depuis 7 ans pour un dîner d'avant-cinéma. Pour faire rapide, sans s'eloigner trop des cinémas où nous voulions aller ensuite, nous nous sommes retrouvés au Café de l'Industrie. Où l'on mange des plats simples mais bons, et il est en général possible d'avoir une table assez vite même sans avoir réservé puisqu'au total c'est assez grand. Ce sont en fait trois cafés adjacents qui partagent le même nom, rue Saint-Sabin, 5 minutes au nord de Bastille. Sachant que dans le coin de Bastille il y a beaucoup de bars, cafés, restos mais finalement pas tellement où on envie d'entrer et de passer un moment, ça vaut le coup de retenir celui-là. Déco sympa tendance ambiance coloniale, musique live parfois - dans l'un, il y a un piano. Prix modérés (plats de viande à 14-15 euros max).

Après, donc, c'était ciné au programme (Les promesses de l'ombre, après maintes tergiversations pour faire converger les préférences, et on n'était pas nombreux, ouf!). Sauf que moi qui n'y connais rien je ne me doutais pas que les salles faisaient le plein aussi à la séance de 22h le samedi, et qu'il valait mieux acheter son billet bien à l'avance, faute de se retrouver devant le dilemme: "premier rang ou strapontin?". Pour finir par choisir l'option "on va boire un verre", ce qui (re)passe quand même par une longue ballade sous la pluie en préliminaire avant de trouver dans le secteur le café sympa où boire un pot à l'heure où d'autres viennent pour dîner... Je suis incapable de me rappeler où on a atterri.

Heureusement, demain j'ai un déplacement au SOLEIL!

De quoi retrouver un peu la pêche. Vive les petits bonheurs.

Heure locale :lundi à 07hlundi à 13hlundi à 19hmardi à 01h
Temps sensible
Température (°C)11°14°10°

mercredi 5 décembre 2007

Blueberry Nights

Ce post aurait aussi pu s'appeler "le jour où je suis (re)tombée amoureuse de Jude Law"... Je sors à peine de "Blueberry Nights" de Wong Kar-Wai. C'est gentil, bien filmé, doux et plaisant. Il y a la charmante Nora Jones pour les uns et le charmeur Jude Law pour les autres alors tout le monde ressort bien content en espérant vaguement trouver une carte postale dans sa boîte aux lettres au retour.

C'est l'histoire de quelques personnages attachants et un peu perdus qui essaient de guérir d'une rupture amoureuse. Et celle d'Elizabeth (Nora Jones) en particulier, qui pour ce faire prend le large pour oublier, avant de mieux revenir retrouver au café du coin le prince charmant qui l'a consolée le soir où tout semblait finir, et en réalité tout commençait (ça, on l'avait compris dès le début)... Dit comme cela, ça fait un peu mièvre, mais avec une belle photo et une belle bande originale on passe un bon moment (et on se repose les méninges). Après trois jours de travail intense, j'avoue que tout ce que je voulais c'était un film facile qui mette de bonne humeur.

19 euros...

C'est le coût de la location forcée du vélib' le jour de pluie où toutes les stations sont pleines pour ne pas rater un dîner sympathique. Ce qui fait fort cher le dîner, au final! Je m'en suis rendue compte hier matin quand j'ai voulu prendre un vélo. Argh.

Pour le prix je voudrais un vélo avec un klaxon de voiture et un phare qui permette de faire des appels. Pour éblouir les voitures dans leurs rétros, histoire qu'on ne m'ouvre pas la portière en pleine face... Hier c'était le festival en rentrant de Saint-Germain: voitures passant sur la fin du feu orange pour aller se tasser en plein carrefour, scooter en contresens dans les couloirs vélos (on n'a même pas la place de s'y doubler, lui et moi sur le vélib'), les piétons distraits ou suicidaires comme à l'habitude qui traversent au rouge dans les grands carrefours (et ensuite, me grondent parce je passe tout doucement devant ou derrière eux au feu piéton)

mardi 4 décembre 2007

Sushi Zen ou la cantine d'en bas

J'en aurais finalement trouvé une, de cantine pour déjeuner (sain) de temps à autre par chez moi, mais hors les murs... et pas banale. Les meilleurs Sushi de Paris, disent-ils, dit-on. Alors évidemment je n'ai pas testé tous les autres pour comparer, mais une chose est sûre: ceux-là sont préparés tous frais à la commande, sous votre nez, et le chef sait y faire. A disposition grand choix de poissons différents et combinaisons diverses et variées de makis, sushis et sashimis. Et on y retourne après avoir tenté la comparaison ailleurs.

Suite à une rénovation récente, il y a une petite dizaine de places pour manger sur place. Ambiance petit bar à sushi et bavardages entre voisins, ce qui fait que j'aime y déjeuner de temps en temps en cours de semaine. Mais leur activité principale est la vente avec livraison.

Prix corrects pour de bons sushis. Menu midi sur place ou à emporter à 10,50€: soupe ou salade, 5 sushis, 6 makis (-25% sur les prix de la carte pour une consommation sur place ou à emporter car les tarifs de base incluent la livraison).

La boutique a été reprise à l'automne par un groupe de jeunes associés et elle continue à bien tourner avec une clientèle fidèle.

Sushi Zen, 139 rue de Charenton, Paris 12è. Tel 01 43 41 83 34.
(Rien à voir avec les autres du même nom, ce n'est pas un chaîne)

dimanche 2 décembre 2007

Dîner mexicain à l'Anahuacalli

"On se donne RV là-bas, ok, tu me rappelles le nom du resto? Ana-quoi?"

Après 20 bonnes min de vélib' sous la pluie et recherche désespérée d'une borne libre, j'aurais au moins appris qu'il ne faut surtout compter sur le vélib' dès qu'il y a 2 gouttes qui tombent, pour 3 raisons :
- on se fait tremper (facile)
- ils freinent très mal, encore pire que d'habitude
- personne d'autre ne le fait, du coup les vélos ne circulent pas, donc toutes les stations sont pleines: j'ai fini par devoir le cadenasser devant le restaurant et je vais payer l'addition pour la location forcée...

Heureusement le but du voyage en valait largement la chandelle!
Dîner au Mexique dans un petit restaurant près du boulevard Saint-Germain.

De jolis cocktails (margarita délicieuse mais j'ai passé) avec un bon guacamole maison tout frais en entrée. Ensuite j'ai opté pour les aiguillettes de canard du chef avec crème de fleurs de courgettes et compote de rhubarbe. Très fin, sucré-salé, léger. Les associations gustatives sont soignées et inhabituelles. De la bonne cuisine vraiment mexicaine, raffinée et authentique, rien à voir avec le tex-mex que l'on peut trouver ailleurs. Mes compagnons de dîner ont pris l'un le gigot d'agneau servi avec riz et haricots rouges, l'autre une daurade (très bien cuite) avec une sauce aux petits légumes. Tous les plats très bons, de jolies assiettes en prime. Je regrette de n'avoir pas pris mon appareil pour pouvoir mettre en ligne des photos de nos plats colorés et savoureux.

Ambiance chaleureuse et sympathique, à commencer par le service, authentiquement mexicain, avec plaisanteries en espagnol en aparté si affinités. Cadre agréable, une seule salle pas si grande, donc réserver obligatoirement en fin de semaine, quitte à le faire la veille pour avoir une table le samedi à 20h. Difficile pour une grande tablée.

C'est au 30 rue des Bernardins dans le 5ème (métro Maubert). Menu et photos sur leur site (certains prix revus légèrement à la hausse). Compter environ 40 euros par personne pour plat, dessert et vin ou cocktail.

Moi j'y retournerais bien pour goûter une viande à la sauce au cacao...