mercredi 30 avril 2008

Tout ce que vous auriez voulu lire le 30 avril...

... le trouverez-vous par ici?


Au chapitre des grands événements je pourrais vous dire que grâce à mon blog et ceux que je lis:

- je suis devenue blonde (images à l'appui, mais réservées aux intimes)
- je me suis remise à regarder la télé (sans acheter de télé et sans payer la redevance bien sûr)
- j'ai entrepris de rattraper huit ans de retard en musique française (c'est pas gagné)
- j'ai renoué avec mes racines (enfin presque)
- j'ai découvert ce qu'était un blogrank et que je n'en avais pas (on s'en fiche, je laisse cela à l'autre moitié de l'humanité)

Mais le plus important ça n'est pas ça...

Ce sont ces petits échanges du quotidien ou presque, ces éclats de rires devant l'écran ou, plus rarement, des fous rires partagés avec des nouveaux visages que l'on a l'étrange impression de déjà connaître. Ces découvertes de nouvelles lectures, de films ou de spectacles que je n'aurais pas songé à aller voir, de musiques que je ne connaissais pas, de lieux que j'ignorais. Cet enthousiasme pour ceci ou cela, ces bribes de vie, ces réflexions partagés. Agrémentés de quelques rencontres sympathiques que je n'aurais sûrement pas fait par ailleurs et qui me sortent de ma bulle de temps en temps.

Ces petits riens qui, avec d'autres choses, m'aident à me sentir chez moi dans cette France où je me sentais surtout étrangère au début, dans ce Paris qui n'était pas mien, qui m'aident à me les approprier. Moi qui cherche avant tout des continuités au-delà des changements, justement. Arrivée avec une vie sociale à reconstruire, petit à petit, ce qui ne se fait pas forcément en quelques mois en toutes circonstances.

C'est aussi une heureuse retrouvaille avec la langue française dans laquelle j'avais perdu l'habitude d'écrire au point de chercher mes repères dans ma langue maternelle.

Et puis le privilège de prendre du temps pour soi, un peu de recul sur certaines choses. Prendre le temps de se demander ce qu'on retient d'un film, d'une expo, d'une pièce de théâtre, d'un bon repas.

Un exutoire pour lâcher du lest parfois, aussi, sûrement, même si j'essaie de ne pas en abuser par respect pour les lecteurs et les lectrices qui passeraient par là.



En bref voilà comment mon blog n'a pas tellement changé ma vie, ou plutôt adouci certains changements... et c'est bien mieux ainsi. Je n'en attendais pas moins peut-être mais pas plus non plus.

D'ailleurs je vous préviens: si mon blog menace de changer trop radicalement ma vie, je le ferme!

Non parce que ça suffit, là: les changements de cap, les revirements, les bouleversements et les ruptures en tout genre je les fais très bien toute seule, pas la peine d'en rajouter, merci bien. A moins que... non, même pas.

Voilà; maintenant vous pouvez fermer votre navigateur et reprendre une activité normale ;)

Chez l'amie Madison vous trouverez d'autres participations à la grande opération du 30 avril
Et puis ici, un blog qui paraît-il a véritablement changé une vie. Comme quoi...

Esprit de contradiction

Le 30 avril on pourrait aussi imaginer que c'est demain non?


T. - épuisée

vendredi 25 avril 2008

Ambiance








y'a des jours (presque) comme ça...


Sinon, je suis triste, il n'est pas revenu. Peine perdue, j'aurais dû m'en douter. J'ai dû officialiser la chose. Signer une déclaration de disparition. Sortir le carnet de chèques. Qu'à cela ne tienne: il sera immédiatement remplacé!

J'en profite (pour les fainéants de l'index droit, et comme je n'ai rien à dire) pour dévoiler le mystère de la chose qui clignote dans la colonne à droite. Et ce faisant relancer l'initiative de Madison qui, pendant qu'elle est partie se dorer la pilule, vous invite à plancher et à remettre vos devoirs de vacances le 30 avril.

Thème imposé:

"le 30 avril 2008, les blogueur(se)s qui veulent participer racontent comment leur blog a changé leur vie de façon progressive ou de façon plus soudaine - rencontre, amitié, amour, gloire, beauté, passage à la télé, édition d'un livre, projet professionnel, effet thérapeutique, perte de 30 kilos, arrêt de la cigarette, achats compulsifs, enlèvement par les martiens... -"

ça va nous faire plein d'histoires palpitantes à lire, je le sens!


PS: il est naturellement permis de remettre en question l'affirmation du sujet et toute autre fantaisie sur le thème est bienvenue... libre participation, même pas de plateau à la sortie, c'est dire...

mardi 22 avril 2008

Une étoile de l'est

Dimanche, à l'occasion d'un événement de ceux qu'il est de bon ton de fêter en famille, j'ai eu le privilège de manger dans un restaurant gastronomique de l'est de la France, étoilé au Michelin, et l'une des meilleurs tables du coin.

Mes papilles en sont encore toutes émoustillées... mais c'est aussi tout un univers où l'on est plongé pendant quelques heures, avec le personnel de salle aux petits soins, le ballet des plats qui se succèdent, les amuse-bouches et les mignardises, l'intermède théâtral de l'annonce des plats aux appellations quelque peu alambiquées. Un service attentioné sans être trop maniéré, on s'y sent à l'aise.

Car oui c'est toute une expérience, du moins pour le commun des mortels qui ne fréquente pas régulièrement ce genre de lieu. Chaque plat est en ensemble de petites trouvailles aux couleurs et aux formes variées que l'on se prend à dévorer des yeux avant de les goûter précautionneusement: un petit côté ludique, aussi.

Des recettes bien rodées et maîtrisées, certaines assez classiques, d'autres moins (beaucoup de produits de la mer au menu, inhabituel pour le coin), des saveurs bien exploitées (le pigeon décliné en poitrine, cuisse et mousse de foie était exquis), des associations affinées qui les respectent (le foie gras poêlé à la rhubarbe, la salade de tourteaux, saint-Jacques et homard rehaussée de crème de céleri m'ont aussi laissé un grand souvenir), des quantités justes, une belle carte avec des menus aux prix somme toute abordables pour une occasion exceptionnelle, vu la qualité des ingrédients et de la préparation. Un petit bémol sur la glace à la bière au dessert, le goût y est bien, mais ce n'est pas du goût de tout le monde. Sinon, chapeau.

Il ne me manque que les photos des plats... sur lesquelles nous avons allègrement fait l'impasse, tous autant que nous étions, émerveillés et salivants. Oubliées à l'unanimité, pas un convive pour rattrapper l'autre.

En écho à une réflexion entendue et gardée en tête depuis l'autre jour: à choisir entre dormir dans une chambre d'hôtel à 100 euros et s'offrir un repas dans un restaurant gastronomique au même prix pour une grande occasion, je crois que je vote d'emblée pour la deuxième option. Et je sais où j'irais! Si on trouve une cuisine de cette qualité à ce prix à Paris, j'aimerais qu'on me dise où.

A noter une belle initiative: des menus "jeunes" à prix réduit pour faire découvrir les plaisirs de la gastronomie aux moins de 35 ans (36, 46 ou 90 euros, 4 plats et vins inclus).

> Le Cheval Blanc, 4 rue de Wissembourg, 67510 Lembach (environ 45 min de Strasbourg, à quelques kilomètres de la frontière allemande). Chef: Fernand Mischler. 2 étoiles Michelin de 1990 à 2007, 1 en 2008 (il me semble qu'il en a rendu une pour faciliter la transmission progressive à un jeune chef). Egalement quelques chambres pour passer la nuit sur place. Situé dans un joli coin des Vosges du Nord avec châteaux forts aux alentours.

vendredi 18 avril 2008

Fenêtre sur rue

Les divertissements étant à nouveau réduits au compte-goutte cette semaine, je m'enfonce un peu plus dans la dérive de la chronique facile (promis, je tâcherai d'en sortir dès que le soleil sera revenu)

Reste la traditionnelle échappatoire qui consiste à s'amuser des petits riens observés par la fenêtre ou jalonnant le chemin jusqu'à la boulangerie ou au supermarché. Et j'ai de la chance, ces derniers jours en bas de chez moi il y avait du spectacle...

Au lycée d'en face, chaque matin les lycéens construisent une barricade de poubelles et autres objets ramassés pour en bloquer l’entrée.

Chaque jour, à la mi-journée le personnel du lycée dégage le portail et réaligne soigneusement les poubelles le long du trottoir.

Le ballet se poursuit depuis 4 jours, inlassablement. Avant-hier, on a même eu droit à une séance supplémentaire de construction-déconstruction l'après-midi.

Théâtre de l’absurde. Sisyphe à l'oeuvre.

Quelqu’un pourrait penser à rentrer les poubelles dans les immeubles un jour ou l'autre, je sais pas moi? (ça m'embêterait quand même qu'il n'y en ait plus dans mon immeuble...).

En sortant de chez moi je suis tombée par deux fois sur une manif' dont la radio ne m'avait pas parlé. Entrée en matière par les lignes arrière, ça change la perspective.

Sur le boulevard, à l'avant, un rang de CRS qui marche à reculons devant des lycéens et des lycéennes aux pancartes improvisées. Des bandes de filles qui courent en criant. Toutes les rues latérales blindées, on circule à peine à pied. Je voulais aller à la poste, deux cars d'hommes en noir devant, bouclier au poing. Hum, je repasserai.

La marche est fermée par les hommes en noirs, les encapuchés d'abord, en ordre dispersé, puis ceux revêtus de leur armure de plastique. Et immédiatement derrière, les machines à nettoyer à grande eau, effacer les traces, rien à signaler, circulez messieurs dames. Le ballet est remarquablement bien coordonné.

A l’arrivée, à Nation, scène d'avant-bataille rangée: alignement de cars de CRS et devant, trois rangs de robocops pour pousser tout ce beau monde dans la bouche du métro, histoire d'en finir au plus vite.

Dans ma rue passent les ambulances qui évacuent les victimes de manifestations qu’on dit relativement bon enfant (ah non, rectifions: on a fini par entendre parler de débordements, tout de même).

L'autre jour, en passant, des grands nigauds ont cassé la vitrine de ma boulangerie, dans une petite rue latérale, pour voler.... des boîtes de bonbons?!

En mode aléatoire, quelques blocages intempestifs improvisés aux rond-points de la Bastille et de la Nation.

Drôle de guerre.

Dans le 11ème, on a l'actualité en première main...

lundi 14 avril 2008

Les guignols de l'info

Rien n'y a fait, même pas George. Son soutien n'aura pas suffi. C'est le moins qu'on puisse dire.

Plus de 160 sièges dans la vue au Sénat.

L'autre guignol qui revient, et s'apprête à gouverner avec la ligue des vrais fachos, en plus.

Je me sens un peu italienne ce soir. Tendance triste.

Chez les autres c'est parfois pire que chez nous, mais ça n'a rien de rassurant.













"Ne pensez pas à quel parti, pensez à quel candidat."
Comme tu dis si bien.




Ce candidat même qui il y a quelques mois, dans un journal télévisé donnait sa propre vision de la lutte contre la précarité.

A une jeune femme lui demandant ce qu'il proposait de faire pour combattre l'incertitude et l'insuffisance de revenus dans laquelle vivent de nombreux jeunes couples, il répondait ceci:

"vous pourriez commencer par choisir un meilleur parti, un homme riche qui n'a pas ces problèmes, comme par exemple le fils de Berlusconi. Avec un sourire comme le vôtre..."



Pour n'en rappeler qu'une.
On n'a pas fini de rire. Jaune, s'entend.

Good night, and good luck...

dimanche 13 avril 2008

Qu'est ce qu'un bon orateur?

Et qu'est-ce qu'un orateur convaincant?
Question existentielle. Ou presque.

Moi je dirais que ça ressemble à cela.




La vidéo est un peu longue (20 min) mais rien que pour le visuel et l'ambiance ça vaut le coup, même si vous ne comprenez pas tout.

Comment parler avec humour et illustrations dynamiques des problèmes graves et complexes du monde, en simplifiant pour faire passer un message simple et plein d'espoir: ce qui paraît impossible est possible.

PS 1: c'est en anglais (suédé).

PS 2: S'il y a sûrement des leçons à tirer de la manière dont il mène sa conférence, il est vivement déconseiller d'essayer d'en imiter la chute! En tout cas, Paris retour simple décline toute responsabilité, je vous aurais prévenu...

Pour les initiés, je crois que je préfère encore la première session:



merci à C. de m'avoir rappelé ce site

Brocante du boulevard Voltaire

C'était hier et aujourd'hui dans mon coin de Paris.



Dommage pour la pluie.

(je n'ai acheté ni poivrons ni tomates en verre coloré, je vous rassure)

jeudi 10 avril 2008

Ceci n'est pas le passe-livre

Oublié. Dans le panier du vélib'. A cette maudite station au début du boulevard Raspail qui avait refusé sans raison de me débloquer deux vélos différents, après un premier faux-départ sur le seul qui n'avait pas de chaîne (oui j'ai été tête en l'air sur le coup mais la nuit était en train de tomber aussi!). Le quatrième vélo fut le bon. Mais la science est restée dans le troisième...

Un livre que je venais à peine d'emprunter à la bibliothèque du coin et que j'ai absolument besoin de lire pour finir un papier que je suis en train d'écrire. Un livre américain dont il ne doit pas y avoir un autre exemplaire empruntable dans tout Paris. Et zut.

Il y a deux indices dedans: un email imprimé avec mon adresse et le cachet de la bibliothèque de la rue d'à côté.

Vous croyez que quelqu'un va...

... avoir la gentillesse de le ramener à la bibliothèque?
... m'écrire un email pour me demander une rançon?

Sinon ça va me faire cher la facture en fin de mois.

Voilà ce que c'est d'aller boire un verre à jeun quand on est fatiguée. Grrr.

mercredi 9 avril 2008

Saul Leiter à la fondation HCB



J'ai bien cru que je n'y arriverais jamais, à cette exposition photo: elle finit le 13 avril (dépêchez-vous!), j'ai pédalé dans le froid pour y aller à vélo depuis Nation sur des grands boulevards où les voies bus, vélo et voitures s'emmêlent sans cesse, et quand je suis enfin arrivée (après avoir bêtement suivi un panneau pour la fondation Cartier, l'autre...) il y avait une jolie file devant l'entrée! Le mercredi, la fondation Cartier-Bresson ouvre jusqu'à 20h30 et c'est gratuit après 18h30, ceci explique cela...

Pas de chance, on nous annonce qu'il y a une conférence dans l'une des deux salles donc on ne peut pas voir les photos noir et blanc. Dommage. Pourquoi ne pas programmer les conférences pendant les jours de la semaine où ils ferment les portes à 18h30? Enfin, comme c'était gratuit, peu importe, rien que pour une salle ça valait le coup.

Et c'est peu dire que je ne regrette ni d'avoir traversé Paris en vélo, aller-retour et les pieds gelés, ni d'avoir patienté quelque peu. C'est la première rétrospective de Saul Leiter en France. Un photographe américain né entre les deux guerres dont je connaissais le nom mais pas les photos. Il a fait beaucoup de photos de mode (pour vivre), mais cette exposition est bien sûr consacrée à son travail artistique: des photos de New York des années 50 et 60 pour la série en couleur, principalement des scènes de rue. Je ne peux rien dire sur les tirages noir et blanc puisque je ne les ai pas vus.

Des photos à l'esthétique incomparable, composées minutieusement, étudiées, réfléchies. Des personnages voilés, des scènes partiellement masquées par un pan de mur monochrome, des surface translucides, des textures palpables, des gouttes de pluie sur le verre qu'on aurait envie de toucher du doigt... Il joue très adroitement sur les reflets, dont il fait une utilisation très calculée, juste assez de flou pour donner un petit côté énigmatique à l'image, juste assez de contours pour qu'on comprenne rapidement de quoi il s'agit.

C'est pur, c'est beau, poétique, évocateur. On comprend que l'objectif est souvent masqué, par une vitre, un reflet, un pan de tissu. Quand il ne l'est pas, ce sont les personnages qui sont de dos ou le premier plan décentré. La personnalité du photographe qui ressort, peut-être.


Enhardie par la gratuité à l'entrée et sous le charme j'étais prête à acheter le catalogue (bilan de l'opération: -24 euros...), mais malheureusement, il n'en restait plus: il va falloir patienter jusqu'à la réimpression.

Si vous voulez en savoir plus, il y a un bel article ici et un autre là.

Photos © Saul Leiter

> Saul Leiter à la Fondation Henri Cartier-Bresson, 2 impasse Lebouis, 75014 (métro Gaîté). Jusqu'au 13 avril 2008.

mardi 8 avril 2008

Brick Lane, le film

Comme je le disais l'autre jour, j'étais très curieuse de voir à quoi ressemblerait ce film adapté d'un roman que j'avais bien aimé. Voilà le verdict.


De fait, Rendez-vous à Brick Lane (titre du film en français) est très fidèle à l'histoire originale et la met joliment en images. Un film qui suit le destin d'une fille de la campagne bengalaise donnée en mariage à un homme plus âgé qui habite et travaille dans l'est de Londres, E1, quartier de Brick Lane. Le fil conducteur est peut-être la relation des différents personnages au pays d'origine, souvenir nostalgique de l'enfance pour l'une, imaginé comme eldorado pour l'autre, craint comme un pays arriéré et sous-développé par les enfants, nés en Grande-Bretagne. Le choix de privilégier le regard curieux d'une femme enfermée dans un rôle effacé qu'on lui a assigné et qu'elle respecte reprend ce qui fait la force du roman.

La protagoniste, jouée par Tannishta Chatterjee, est éblouissante. Les acteurs sont bons et bien choisis, les personnages sont assez justes, même si le mari frise la caricature parfois... mais pas tant que cela non plus. La photo est bien réussie, qu'il s'agisse des visages, des images de rêverie du pays natal ou des saris qui déambulent sur fond de brique rouge-brune dans l'est londonien. Evidemment, quand on a lu le livre, le déroulement des événements ne réserve pas de surprise...

En trois mots: plaisant, coloré, dépaysant.

J'ai découvert par la même occasion le Lucernaire, un lieu où l'on peut voir des bons films qu'on a raté pendant les premières semaines de diffusion dans les grandes salles, aller au théâtre (pas testé), acheter des livres, boire un verre pour pas cher ou manger un morceau dans une ambiance décontractée avant la séance. Il y a aussi une galerie d'exposition photo. C'est juste au sud du Luxembourg dans le 6ème, près du métro Vavin et de Montparnasse.
> Le Lucernaire, 53 rue Notre Dame des Champs, 75006.

Merci du fond du coeur pour vos messages de soutien sur le post précédent. Après ce billet un peu lourd à digérer, que le public se rassure, me voici de retour vers des sujets plus futiles... (il me fallait cracher ce que j'avais sur la patate depuis quelques semaines pour arriver à parler d'autre chose et me remettre à écrire, je l'ai lâché là faute d'avoir trouvé mieux à faire)

dimanche 6 avril 2008

(...)

Il est bien portant et vit à plein poumons, on lui annonce qu’il est malade.

Gravement malade, potentiellement, même s’il est en pleine forme, là, maintenant.
De la zizanie dans les cellules. En sursis.

Il est toujours aussi bien portant physiquement mais de plus en plus malade dans la tête. Comment se convaincre qu’on est en pleine forme et continuer à vivre comme avant quand on vous a annoncé ce qui précède.

On le met sur un lit d’hôpital, on l’endort pour lui enlever le crabe qu’il a dans la poitrine.

Il se réveille malade au long cours, des fils et des tubes attachés aux mains et aux quatre coins du thorax. On lui demande comme il se sent, il répond la bouche pâteuse et un peu groggy qu’il n’a pas mal, enfin pas trop. De la glace, vous reprendrez bien un peu de glace.

Une semaine coincé sur un lit d’hôpital. Après il faudra réapprendre à vivre sans y penser. C’est déjà ça, c’est tant de choses. Pas grand-chose, un mois de convalescence pour un crabe en moins dans la poitrine. Il marchera, il travaillera, il voudra à nouveau voyager. Mais il sait.

Une fois remis sur pied on lui proposera peut-être un traitement qui le rendra malade. Pour mieux le soigner. Lui dira-t-on en s’abritant derrière une blouse blanche.

La frontière entre le monde des gens sans soucis et celui des gens en sursis est si perméable.