Entretien avec Roberto Saviano.
La grande librairie, France 5, 27/11/08, A voir ici
Sinon reprise à la télé dimanche 30/11/08 à 9h55
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Sinon reprise à la télé dimanche 30/11/08 à 9h55
Saviano, c'est ce journaliste et écrivain napolitain auteur d'un livre édifiant sur la mafia napolitaine (la camorra), qui raconte la vérité sans détour et sans en faire un roman. Il en décrit les rouages économiques, les collaborations bienveillantes, montre l'ampleur de la gangrène et la longueur des tentatives de la pieuvre bien au-delà des frontières. Avec une précision impressionante et à grand renfort de noms cités, puisqu'il a toutes les données amassées dans un minutieux travail d'enquête. Evidemment pas le meilleur moyen de se faire des amis ni à Casal del Principe, ni à Naples. Surtout quand on finit par vendre 2 millions d'exemplaires du dit livre en Italie... c'est le lectorat et l'audience qui énervent, plus que l'auteur, explique-t-il.
Plantons le décor. Naples, c'est la ville incapable de résoudre le problème de la collecte des déchets, la ville où les mères de familles jettent des pierres à la police quand elle vient arrêter un caïd du trafic de drogue. Saviano racontait dans un autre entretien en italien qu'un jour lorsqu'il sortait de chez lui avec son escorte des passants lui ont lancé "Ah, enfin, ils t'ont arrêté!"
Saviano est contraint de vivre en exil depuis la mi-octobre. Simplement pour outrage à la mafia, qui l'a menacé de mort à plusieurs reprises. Il n'y a pas si longtemps, encore en Italie, il avait fallu l'intervention d'Umberto Eco pour qu'il obtienne une escorte.
Saviano c'est l'un de ces héros de la dénonciation et de la lutte anti-mafia comme il n'y en a pas tant, mais malheureusement, tant parmi eux-ci qui y laissent leur vie, parfois des années après. Souhaitons-lui de pouvoir vivre sa vie ailleurs, et plus libre.
Il faudrait un jour que je lise vraiment son livre...
Pas vu le film non plus (je suis une âme sensible, ça tire dans tous les sens et je n'aime pas trop compter les cadavres à l'écran...).
PS: c'est mon 100ème billet, en un peu plus d'an de blogueries. le temps passe.
5 commentaires:
Je l'entendais dire en interview à quel point c'est difficile vivre, au jour le jour, d'être condamné à mort... :(
M.
c'est ce qui transparaît dans cet entretien aussi: à un moment il dit même (pour la première fois je crois) que s'il avait su que ce livre lui volerait sa vie à ce point, il ne l'aurait peut-être pas écrit.
ça me rappelle un bon film sur Borsellino (l'un des 2 juges anti mafia assassiné peu après Falcone) qui montrait très bien le poids insoutenable de cette vie d'enfermement sous escorte et dans un bunker. A trente ans ça doit être encore pire.
J'allais dire exactement pareil que M. et je dois avouer que je n'en avais jamais entendu parler avant....
(joyeux 100eme billet !)
punaise se cacher tout le temps ca doit etre dur n'empêche ...
Très juste ma chef !
J'avais loupé Gomorra... je ne savais pas que c'était tiré du livre de cet homme.
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